08 juin 2025

Etat du téléchargement légal

Bilan positif?

Le rapport annuel de l'IFPI (Fédération internationale de l'industrie phonographique) indique que les ventes mondiales de musique en ligne ont grimpé de 40 % en 2007. Le chiffre d'affaires des plate-formes de téléchargement légal a atteint environ 3 milliards de dollars l'an dernier, contre 2,1 milliards de dollars en 2006. L'IFPI souligne que « la disponibilité croissante du répertoire, l'augmentation du choix et de la diffusion des baladeurs a tiré la demande de musique sur Internet à un niveau record ».



Si l'on observe les chiffres avancés par l'UPFI, le syndicat des maisons de disques indépendantes, les ventes de musique numérique des labels indépendants en France en 2007 ont augmenté de 65,8 % en volume, avec 53,1 millions de titres téléchargés. En valeur, leur chiffre d'affaires atteint 40,2 millions d'euros, soit une progression de 27,6 %.


Outre-atlantique, les premières prévisions chiffrées pour l’année 2008 (source eMarketer) montre que cette tendance amorcée depuis longtemps se confirme:




En 2008, les Américains devraient dépenser 3,8 milliards de dollars pour acheter de la musique sur Internet ou sur mobile, soit 36% de plus qu’en 2007. Cela représente 38,5% de l’ensemble des dépenses dans ce secteur pour 2008, (tous supports et tout canaux de distribution confondus).

Ce changement de pratiques s’observe aux quatre coins du globe, à des degrés de progression différents. Et les générations futures, accros à la consommation on-line de produits culturels, ne vont qu’amplifier la tendance.



Un bilan positif à nuancer

Le bilan positif du téléchargement légal est à nuancer.


Les chiffres comparant le téléchargement légal au téléchargement illégal sont frappants. En 2007, l’institut de sondage GfK révèle qu’en France, dans 63% des cas, moins de la moitié de la musicothèque numérique est légale et que 40% des « téléchargeurs » le font sans payer. Même constat aux USA où en 2003, environ 50% des Américains utilisaient les services Peer to Peer gratuits et 25% achetaient leur CD en magasin ou via un site marchand (source Ipsos Reid).


Deux phénomènes freinent encore le marché du téléchargement légal :


  • Le manque d’interopérabilité des différentes solutions de téléchargement payant : Aujourd’hui, au moins quatre formats coexistent pour la musique numérique. Le MP3, le format utilisé sur les réseaux P2P, côtoie le WMA lancé par Microsoft et qui est proposé sur la plupart des plate-formes de téléchargement comme Fnac.com ou VirginMega. Apple et Sony utilisent quant à eux des formats spécifiques, respectivement AAC et Atrac3, qui ne sont compatibles, ni entre eux ni avec le WMA. Alors que les majors ont réussi à s’entendre pour favoriser le développement du CD à la fin des années soixante-dix, elles n’ont pas su adopter une position commune face à la musique en ligne.

  • Un catalogue trop mince pour le consommateur résultant du souci, exprimé par certains majors, de s’assurer l’exclusivité des contenus que les maisons de disque détiennent.

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