08 juin 2025

Une chute incontestable des ventes

La chute des ventes de disques depuis l’essor du système d’échange de fichiers

Le CD est apparu dans les années 1980. Il a rapidement supplanté la cassette, qui avait elle-même détrôné le disque vinyle.
Pour la première fois, le CD a apporté une nouvelle technologie : la musique numérique, qui a considérablement augmenté le confort et la qualité d’écoute.


L’arrivée du CD a fait redécoller les ventes d’albums à la fin des années 1980, qui ont été en constante augmentation jusqu’à la fin des années 1990. Mais pour la première fois en 1999, les ventes de CD connaissent une baisse de 4,5% aux etats-Unis (les USA totalisent près de 45% des ventes mondiales à l’époque). Depuis, les ventes de disques ont fortement chutées en Amérique : 9,6% en 2001, 8,2% en 2002, jusqu'en 2007 où la baisse s’est poursuivie. La baisse des ventes de singles est encore plus marquée que celle des albums: c'est l'effet du Star System (la plupart des téléchargements portant sur les titres les plus connus et les plus diffusés).

Chiifres: IFPI reports, 2004-2008













La crise est arrivée en Europe en 2003 : les ventes ont-elles aussi connues une baisse conséquente.


Aujourd’hui (chiffres 2007) : -10,8% des ventes mondiales en comparaison avec les ventes de 2006, qui étaient déjà en baisse conséquente… C'est dur !

La vision de l'industrie du disque

Le téléchargement illégal à l'origine de tous les maux

LE PIRATAGE

L’industrie du disque est traditionnellement composée (depuis 1890…) d’un oligopole de maisons de disques qui dominent le marché. Ce sont les majors : EMI, Universal, Warner, Sony-BMG. Le nombre évolue entre 4 et 5 suivant les rachats successifs. Très peu d’indépendants existent de manière autonome.


Pour elles, le téléchargement illégal représentait :

- le non-paiement des droits d’auteurs qui reviennent aux maisons de disque et une perte de marge de ventes.

- une activité immorale, qui utilise le travail d’autres pour faire du bénéfice (pirates = revendeurs en puissance)


En chiffres : année 2005 (chiffres IFPI) > 20 milliards de chansons illégalement téléchargées, donc une perte estimée de 4,5 milliards de dollars pour l’industrie du disque. De plus, le développement des marchés de CD pirates (importants en Asie par exemple) cause une perte qualitative, en termes d’image, pour les artistes.


Pour les majors et l’industrie du disque, il ne fait donc aucun doute que le piratage est à l’origine de la baisse des ventes de disques, à l’origine de lourdes pertes pour le secteur.


ROLE DES FAI

Ils accusent, par « ricochet », les fournisseurs d’accès à l’Internet d’être en grande partie responsables de la crise. Le raisonnement de l’IFPI est le suivant :

1) le piratage nécessite des débits toujours plus importants. Plus haut est le débit, plus rapide est le téléchargement.

2) Donc les pirates sont toujours à la recherche de débits plus importants.

3) Donc ils sont d’excellent clients potentiels pour les fournisseurs d’accès, qui souhaitent vendre des lignes à haut débit (qui font augmenter leur profit).

4) Les FAI ont donc cherché à encourager le phénomène pour augmenter leur chiffre d’affaire. Selon l’IFPI, ils ont fait du bénéfice « sur le dos » des artistes. Ils n’ont en tous cas pas combattu le piratage, alors qu’ils le pouvaient (ils contrôlent tout téléchargement).

La stratégie des majors : procès et protections...

Deux tactiques ont été mises en place par les majors :


- lutte directe contre les pirates. Nombreux procès menés par la RIAA (Recording Industry Association of America) aux Etats-Unis contre des particuliers.

Les procès ont provoqués la fermeture de Napster, de Gnutella. Il ya eu des attaques systématiques contre les concepteurs de logiciels de partage de fichiers numériques, mais aussi contre des particuliers. Objectif : faire craindre au consommateurs "pirates" que tout téléchargement illégal peut lui valoir des poursuites judiciaires. Cela a fonctionné pendant un moment (deux semaines en 2002), après la première série de procès retentissants menés par la RIAA. Mais tout le monde a vite réalisé que condamner la moitié des internautes américains, comme européens, n’était pas techniquement et légalement, possible.

En cliquant sur le petit âne (symbole d'Emule, le plus gros logiciels de partage de fichiers en fonctionnement actuellement), vous avez accès à la page d'accueil d'un site de Bitorrent, "ThePirateBay". Le système de Torrent est une amélioration du peer-to-peer classique, pour des gains en vitesse et en taille des fichiers. Il a été fermé après de nombreuses attaques en justice provenant des industriels du disque.


- renforcement des protections contre la copie:

- En mettant en place des technologies de protection, les DRM.

- En faisant du lobbying politique pour un renforcement de la loi (IFPI est avant tout un organisme de lobbying)


Problème : ces derniers points font subir des coûts supplémentaires au consommateur, même au consommateur qui achète en toute légalité son petit CD : celui-ci est protégé, il ne pourra donc pas le lire dans sa voiture, ou le mettre sur son ordinateur pour le transférer sur son baladeur. de telles mesures contribuent donc à faire chuter les ventes ! On ne va pas acheter un objet dont on ne pourra pas se servir... Ou dont l'utilisation sera restreinte.

Retourner en haut de page